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Philodynamie
25 mars 2022

AU GRE DES HUMEURS DE LAZARE : Face à la guerre en Europe

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La Guerre ! Un mot familier et inquiétant. Pour qui a vécu sans l’éprouver dans son quotidien, n’en connaît que ce que l’on apprend dans les livres, ne s’est ému qu’à la vue des images, la guerre a quelque chose d’irréel, à l’instar d’une fiction. Et de sidérant. Jusqu’à l’agression de l’Ukraine par les armées de Poutine, la guerre, pour un Européen de l’Ouest, c’était avant ou ailleurs. Dans notre Europe occidentale qui avait fini par croire que tout passait par la rationalité économique, la surprise est grande. Comme naguère devant la pandémie.  

Les témoins directs de la deuxième guerre mondiale se font rares. Les guerres coloniales, celle d’Indochine puis les « évènements » d’Algérie comme un disait, sont plus récentes mais c’était hors d’Europe. Les combats ont été atroces dans les Balkans à la fin du XXème siècle, mais c’était une guerre civile. Pas une guerre engagée par un Etat contre un autre, pas une guerre avec un aussi formidable déploiement de forces aériennes, navales et terrestres, des destructions massives, un tel nombre de victimes civiles et militaires … Dans nos pays d’Occident, on n’a pas oublié le mot mais on en a oblitéré le sens. On s’est mis à employer le mot « guerre » pour autre chose : contre le terrorisme, contre un virus, guerre commerciale, que sais-je ? Rien de tout cela, quelle que soit la gravité de la menace, n’est la guerre. On commence à saisir la différence.

Encore que… La guerre est pour nous sur les écrans, mais elle ne tue pas à domicile. Oui, bien sûr, elle est en Europe. L’émotion suscite des solidarités mais nous ne sommes pas nous-même aux prises avec la peur intense quand explosent les bombes, nous n’avons pas à nous réfugier dans les abris, nous jouissons toujours de l’eau courante et de l’électricité, nous ne voyons pas mourir autour de nous, nous n’avons pas à quitter par millions les zones de combat, à revivre l’exode des réfugiés... Pour nous, la guerre, ce sont des images, une émotion, une inquiétude, et puis des effets économiques.

Le temps va passer. Le plus probable aujourd’hui est l’enlisement d’une armée russe qui montre ses failles et sa férocité. La guerre va durer des mois, peut-être des années. Saurons-nous maintenir dans le temps long notre soutien moral et matériel aux agressés et notre résistance à l’agresseur ? Les préoccupations économiques comme de vie quotidienne ne vont-elles pas pousser nos sociétés à vouloir, comme pour la pandémie, retourner à « la vie d’avant », quitte à tourner la tête ? Quitte à s’accommoder, si l’on manque de gazole ou de blé par exemple, ou s’ils sont trop chers, d’arrangements avec les « sanctions », bien mal nommées quand il ne s’agit pas à strictement parler de punir mais plutôt de faire pression sur l’agresseur ? Nous persuaderons-nous qu’on peut tenir la guerre à distance, à vivre avec à moindre coût et, avec ce qu’il faut de rassurante lâcheté, sans trop s’en préoccuper ? En espérant que le despote russe, accroché à son délire impérial qu’il ne peut réaliser, ne décide, sans contre-poids institutionnel ou politique à domicile, d’une escalade chimique ou même nucléaire. Nous verrons. L’histoire nous enseigne que la guerre, une fois déclenchée, peut échapper à tout contrôle.

Lazare Z

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