AU GRE DES HUMEURS DE LAZARE : gestion politique de la pandémie covid-19 - la part du feu
(Part de la vie / Part de la mort)
Maints sachants en épidémiologie dénoncent dans les media « l’erreur sanitaire» que constitue à leurs yeux la politique suivie par l’exécutif depuis le début de l’année 2021 à l’égard de la pandémie covid-19. Cette politique se caractérise par un très haut niveau de contamination par un virus dont des variants plus agressifs l’ont définitivement emporté sur la souche historique, de très haut niveaux d’hospitalisation et d’admission en service de réanimation, et de nombreux décès. Les mêmes plaident pour un confinement strict de quelques semaines seul de nature, selon eux, à casser la dynamique de propagation du virus, soulager les hôpitaux, réduire le nombre de décès et repartir sur un bon pied en s’appuyant sur la trilogie dépistage-traçage-isolement, avec l’appui de la campagne de vaccination. Une polémique que personne ne peut ignorer sauf à se boucher yeux et oreilles en permanence.
A l’heure de l’écriture de ce message, l’issue de ce que l’on a appelé un pari risqué du président Macron – tenir jusqu’au succès espéré d’une vaccination de masse - est incertaine. L’opinion semble plutôt adhérer à cette politique qui fait en quelque sorte la part du feu. La part des contaminations, des hospitalisations et des décès pour préserver une activité économique de basse intensité, une vie sociale minimale, sans oublier la préservation de la santé mentale de la population. La part de la vie, et aussi celle de la mort.
Le contraste est saisissant avec l’état d’esprit d’acceptation sidérée du premier confinement strict, il y a tout juste un an. Souvenons-nous : sauver des vies étaient l’impératif absolu, « quoi qu’il en coûte » ! Aujourd’hui, l’état d’esprit général est à l’acceptation d’une surmortalité pour continuer de vivre autant qu’on le peut. A l’instar de l’acceptation des accidents mortels de la route, de la surmortalité due à la consommation de tabac et d’alcool, voire, sans trop soulever de vagues jusqu’il y a peu, des victimes de la pollution… Lassitude sans doute. Retour à la normale plutôt. Faut-il s’en étonner ?
Lazare Z